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La thématique «fragilité et capacitation» telle que l’aborde le récit de la Genèse à propos de Saraï, nous voulons l’examiner grâce à la méthode narrative à partir de Gn 11, 26–21, 7 où le narrateur montre comment la stérilité de cette femme finit par laisser place à la naissance d’un fils. Par rapport aux autres contributions de ce recueil, cet article est particulier du fait que la stérilité n’est pas un handicap au sens strict, mais une sorte de malheur conjugal et social1.

Dans l’AT, la stérilité est une grande souffrance et une honte. Quelques femmes y font cette expérience comme limite, percevant en même temps qu’au même titre que la maladie, l’avortement spontané, la mort prématurée, etc., la stérilité fait partie des malheurs liés de façon énigmatique à l’ordre initial de Dieu «Soyez féconds, multipliez»(Gn 1, 28). Ce handicap vécu par Saraï femme d’Abram et ces autres femmes de la Bible montre qu’il peut avoir aussi une valeur rédemptrice, qu’il peut devenir fécondité lorsqu’il est vécu devant Dieu. Saraï, en tant que femme stérile qui deviendra mère du premier hériter de la promesse divine, retient notre attention. Ainsi, ce travail vise à raconter comment Saraï est présentée dans le récit de Gn 11, 26–21, 7, comment elle y vit sa fragilité, la nature de ses rapports aux autres et les types de la capacitation qui va la faire basculer de la stérilité à la fécondité. Après avoir examiné la façon dont est introduite la stérilité de Saraï, nous regarderons les épisodes où rend forme peu à peu sa capacitation.