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Autrefois, les phénomènes démographiques en Afrique étaient expliqués par la théorie de la modernisation, qui a sous-tendu la transition démographique en Europe. Ces explications ne permettent plus de comprendre ce même phénomène en Afrique, où la tendance à la baisse de la fécondité n’est pas toujours due à l’urbanisation, aux progrès de la scolarisation et à la modernisation de l’économie. Les explications les plus plausibles ont aussi été non économiques, justifiant par endroits (notamment à la campagne) une fécondité assez élevée par l’influence des facteurs socioculturels et institutionnels. D’après les projections des Nations unies (2015), les taux de fécondité élevés en Afrique subsaharienne vont probablement contribuer à maintenir le rythme soutenu de la croissance démographique, ce qui aura une influence sur le développement économique de la région. Les tentatives d’explication les plus pertinentes des intentions de fécondité des femmes en milieu rural se situent au confluent des travaux en démographie, en sociologie et en anthropologie. Certains travaux indiquent qu’en milieu rural africain le ménage élargi représente le modèle dominant et constitue une unité de production autonome, ce qui ne permet pas d’isoler les décisions de fécondité du couple de celles de son environnement social, économique, politique, etc.(C. Faussey-Domalain et P. Vimard, 1991; Y. Pelchat, 1996). L’organisation de tout ce qui touche à la subsistance par exemple reflète les formes de la division sexuelle du travail et résulte de l’héritage reçu de la génération des aînés. En d’autres termes, l’approche institutionnelle de la fécondité et …