Une étude de la faune saproxylique a été conduite au printemps et en été dans un paysage méditerranéen soumis à des changements d'occupation des terres afin d'estimer l'influence relative de la composition paysagère vs les caractéristiques des arbres sur la biodiversité des coléoptères. La composition des assemblages d'espèces et le nombre de taxons échantillonnés sont apparus plus influencés par les caractéristiques des chênes verts que par la matrice paysagère environnante. Le nombre et le diamètre des troncs, le nombre de cavités et la quantité de bois mort visible étaient positivement corrélés soit avec le nombre total de taxons soit avec l'observation de taxons spécifiques. Les espèces méditerranéennes n'ont pas montré de préférence pour des environnements ouverts et les coléoptères mycétophages ne sélectionnaient pas particulièrement les conditions de boisements mésophiles. Nos résultats confirment le rôle déterminant des vieux arbres en tant que structures-clés pour la faune saproxylique mais jusqu'à présent ce rôle n'apparaît pas affecté par les changements paysagers résultant de l'abandon des terres. Cependant des pratiques spécifiques de gestion forestière demandent à être mises en oeuvre afin de maintenir une population de vieux chênes verts en l'absence des pratiques traditionnelles d'occupation des terres qui les ont favorisés.