Nous avons examiné la structure génétique à la grandeur de l'océan de la population de morue du Pacifique (Gadus macrocephalus) à l'aide de marqueurs de population décelables par électrophorèse à 41 emplacements sur les protéines. Des échantillons ont été prélevés à 11 endroits couvrant la plus grande partie de l'aire de distribution de l'espèce dans la mer Jaune, en Corée, jusqu'au Puget Sound, dans l'État de Washington. Selon le critère de polymorphisme de 0,05, sept locus (17%) étaient polymorphes. L'hétérozygotie des échantillons a varié de 0,018 à 0,041 et s'est établie en moyenne à 0,025 (±0,013). On a décelé deux principaux groupes génétiques : un groupe de l'ouest (asiatique) du Pacifique nord et un groupe de l'est du Pacifique nord (y compris les stocks de la mer de Bering). L'écart génétique de UPGMA Nei, D, (basé sur 41 locus), entre les échantillons venant de ces deux groupes était de 0,025 et cette subdivision représentait 18,9% de la diversité génétique totale. La differentiation génétique entre ces deux groupes semble refléter les effets de barrière de la glaciation côtière au Pleistocene. Des données morphologiques et d'étiquetage tirées d'autres études donnent à penser que les morues du Pacifique se subdivisent en plusieurs stocks indépendants. Dans la présente étude, on a décelé des différences importantes dans la fréquence des alleles entre les échantillons provenant de l'est eu Pacifique nord, de la mer de Bering et de l'ouest du Pacifique nord, mais pas entre les stocks sur une échelle géographique plus grande. L'écart génétique moyen de Nei (basé sur 41 locus) entre les échantillons n'a été que de 0,0007 et une analyse de la diversité génétique a montré que les différences à l'intérieur de la région ne représentaient que 3,1% de la diversité génétique totale. La differentiation a été légèrement plus marquée entre la mer jaune et la mer du Japon (D = 0,0041), ce qui reflète l'isolement géographique du stock de la mer Jaune qu'on ne retrouve pas ailleurs. À partir de considérations théoriques, on s'attend à ce qu'il y ait peu de divergence génétique entre les stocks de morue du Pacifique étant donné que la dérive génétique aléatoire dans de grosses populations est négligeable et que la migration entre les secteurs empêche la differentiation génétique.